L’état d’urgence est décrété sur le marché de l’immobilier
Les économistes ont coutume de dire «quand le bâtiment et la construction va, tout va». Force est de constater que depuis la crise des banques en 2008, le marché immobilier suit un long et pénible déclin : diminution du nombre de transactions immobilières, baisse chronique du prix net vendeur y compris dans des villes comme Paris, baisse sensible des programmes de construction, le tableau -morose- en ce début d’année 2015 ressemble à s’y méprendre à celui de l’année dernière. Pourtant, le gouvernement Valls a proposé lors de la dernière rentrée un plan d’action très concret pour relancer le secteur de l’immobilier neuf dont les principales mesures sont basées sur une baisse de la fiscalité et une relance de l’accession par les particuliers au prêt à taux zéro. L’opposition prétend que ces mesures ne suffisent pas à donner de la vigueur au net vendeur du propriétaire et vient d’annoncer son plan Marshall de redressement de l’immobilier.
Baisse de la fiscalité pour les primo-accédants
Le plan de l’opposition de relance du marché de l’immobilier a été présenté le mois dernier par M. Daubresse. Parmi les mesures phares figurent le taux de TVA réduit à 5,5% pour tous les primo-accédants à la propriété principale souhaitant acquérir un logement neuf. La demande existe, c’est indéniable, il suffit en effet de constater l’explosion du nombre de visites de biens immobiliers en fin d’année dernière. Pourtant, les acheteurs dont la précarité augmente et le pouvoir d’achat diminue sont de plus en plus frileux quand il s’agit de passer à l’acquisition. A l’instar de certains secteurs économiques bénéficiant d’une fiscalité réduite (travaux de rénovation, bricolage..), l’opposition escompte avec cette mesure donner un bon coup de fouet au marché de l’immobilier neuf. En bénéficiant ainsi d’un rabais de 14,5% à l’achat, les nouveaux propriétaires pourraient ainsi voir leur net vendeur augmenté mécaniquement lors de la vente.
Les autres mesures annoncées
Parmi les autres mesures annoncées par M. Daubresse, on peut noter la volonté de pousser les locataires de HLM à acheter grâce au développement de la location-accession. Au lieu de verser indéfiniment un loyer HLM, le principe de capitaliser les sommes versées pour récupérer le bien et en devenir propriétaire paraît particulièrement séduisant pour ces milliers de foyers très modestes qui ne peuvent envisager pour l’heure l’accession à la propriété. Plus globalement, on note la volonté politique d’alléger le lourd fardeau normatif et procédurier du secteur de la construction actuel. La réforme de la loi SRU est également annoncée ainsi que celle du secteur locatif (réformes des conditions des baux…). A l’heure où le pays court désespérément après une croissance bien atone, les chiffres d’une augmentation d’un à 1,5% de point de croissance grâce aux mesures de relance annoncées par l’opposition semblent être ambitieux. Pour les résultats, il va falloir d’abord patienter jusqu’aux élections présidentielles de 2017 pour voir un éventuel changement de majorité. Mais là c’est une autre histoire…